Symphonie héroïque

jeudi 29 septembre, 2022 19h30

Maison des arts Desjardins Drummondville - Salle Principale175 Rue Ringuet, Drummondville, QC J2C 2P7


Acheter un billet
Abonnez-vous

Programme

Symphonie n° 3, « Héroïque »


Concerto pour piano n° 2


Nous ouvrons notre saison avec un concert majestueux construit autour de la 3e symphonie de Ludwig van Beethoven. Véritable ode aux idéaux de la Révolution française, cette œuvre phare du compositeur déchaîne l’orchestre et l’amène aux portes du romantisme. Tout un programme!

Julien Proulx


Chef d’orchestre

Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Symphonie n° 3, « Héroïque »

I. Allegro con brio

II. Marcia funebre : Adagio assai

III. Scherzo : Allegro vivace

IV. Finale : Allegro molto

Fervent admirateur de Napoléon, Beethoven donne d’abord le titre de « Bonaparte » à cette troisième symphonie qui fait éclater tous les cadres classiques. Or, apprenant que Napoléon s’est fait couronner empereur, Beethoven, profondément déçu, déchire violemment la page titre de son manuscrit. Le sous-titre « Sinfonia Eroica » est par la suite ajouté de la main du compositeur.

De proportions gigantesques pour l’époque (deux fois plus longue que les dernières symphonies d’Haydn composées 10 ans plus tôt!) et d’une complexité harmonique, rythmique et thématique inégalée, l’« Héroïque » déroute la critique lors de sa création en 1805. Jugée « assommante, interminable et décousue » à l’époque, elle est aujourd’hui considérée comme l’un des premiers jalons du Romantisme.

S’ouvrant sur deux accords parfaits avant de faire entendre le thème principal aux cordes graves, le premier mouvement présente une « nouvelle façon de manipuler le temps, la musique accélérant tantôt et ralentissant d’autres fois, semblant rester immobile » (Alex Benjamin). Pour interpréter la célèbre et douloureuse Marche funèbre qui suit, le grand chef d’orchestre Hans von Bülow (1830-1894) enfilait toujours des gants noirs! Il faut ici se rappeler l’état d’esprit dans lequel Beethoven se trouve lors de l’écriture de ce mouvement, le deuil d’un héros, pour saisir toute la puissance de cet adagio. Le fougueux Scherzo, quant à lui, n’a rien de badin malgré l’étymologie du mot italien. Puis le Finale, un thème et variations non conventionnels, s’achève de façon héroïque sur des accords triomphants.

« Aimer par-dessus tout la liberté! » Beethoven

Frédéric Chopin (1810-1849)

Concerto pour piano n° 2

I. Maestoso

II. Larghetto

III. Allegro vivace

Ah ce que l’amour peut inspirer à un jeune musicien de grand talent! Âgé de 19 ans, Chopin était secrètement amoureux de Constance Gladowska, une élève en chant au Conservatoire de Varsovie. « Six mois ont passé et je n’ai pas encore échangé une syllabe avec elle, dont je rêve chaque nuit ». Pianiste jusqu’au bout des ongles, c’est évidemment à travers son instrument que Chopin exprimera ces sentiments : « Pendant que mes pensées étaient avec elle, je composai l’Adagio de mon Concerto ».

Créé le 17 mars 1830 à Varsovie, le Deuxième concerto (qui se trouve en fait à être le premier chronologiquement!) reçoit un accueil chaleureux.

Après une introduction orchestrale énumérant les thèmes de ce Maestoso, le piano expose à son tour le thème principal sur cinq octaves. Un deuxième thème plus sentimental que le piano orne avec virtuosité mène au développement qui se conclut par le retour du motif initial. Sans relâche, le soliste brille tout au long de ce premier mouvement où l’orchestre n’intervient qu’à quatre reprises.

Près de 200 ans plus tard, le fameux Larghetto, où Chopin ouvre son cœur, touche encore les auditeurs par son caractère intime et ses délicates arabesques. Débutant par une confidence amoureuse tout en douceur, le mouvement poursuit avec un épisode central plus passionné sur des trémolos des cordes. Probablement l’une des plus belles (sinon la plus belle) pages écrites pour piano et orchestre de Chopin (Schumann et Liszt du moins lui vouaient une vive admiration).

Léger et dansant, un brin nostalgique, le premier thème qui ouvre le dernier mouvement s’enchaîne rapidement sur une mélodie plus rythmée aux airs de mazurka (notez au passage l’accompagnement des violons col legno, technique consistant à cogner les cordes avec la baguette de l’archet au lieu d’utiliser les crins). Après le retour du premier thème orné par le soliste, le cor solo lance un appel en majeur qui débouche sur une véritable apothéose pour le clavier.

« La musique de Chopin est une des plus belles que l’on n’ait jamais écrites. Par la nature de son génie, il échappe aux classifications. » Claude Debussy