À l’occasion de notre première causerie musicale SOPREMA, le 5 à 7 festif L’humour en musique, le baryton et comédien Dominique Côté se joint à nous pour présenter un répertoire amusant (et parfois grivois!) signé Daunais, Ravel, Mozart et Poulenc. 

Artiste polyvalent aux talents multiples, Dominique partage sa vie professionnelle entre l’opéra, la mélodie, la comédie musicale, les plateaux de tournage et le doublage. S’il s’intéresse d’abord au théâtre, sa carrière de chanteur s’impose à lui par accident : après s’être cassé la voix lors d’une séance de doublage de dessins animés, le comédien se voit contraint à une rééducation vocale… où il se découvre toute une voix lyrique! Depuis, celui qui ne connaissait rien à l’opéra se produit avec l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Québec, l’OSM, les Violons du Roy, l’Opéra Lafayette, l’Opéra de Lille et l’Opéra de Marseille, pour ne nommer que ceux-là.

Pour en apprendre un peu plus sur notre invité, on lui a posé quelques questions de circonstance. Bonne lecture!

1.  Es-tu un grand adepte d’humour en général?

« Pantoute! (rires) En fait, je ne suis pas un fan d’humoriste. Je suis un fan de plein de choses comiques, mais j’aime l’humour qui est inattendu. Quand on ne m’a pas annoncé avant “viens icitte, tu vas rire”. On dirait que sinon je me braque et je me dis “ah ouin, t’es drôle toi? J’ai hâte de voir ça!” Je vais beaucoup plus rire si je suis surpris, si je ne m’attends à rien. 

J’ai découvert récemment l’humoriste française Blanche Cardin, elle est formidable! Elle me fait mourir de rire. Justement, on ne voit pas venir du tout où elle nous amène et son univers est complètement délirant. C’est une humoriste qui m’a surpris. »

2. Qu’est-ce qui te fait rire dans la vie?

« Les gens qui ne sont pas censés nous faire rire, comme les politiciens ou les complotistes. Je les trouve souvent très drôles! Les gens qui se prennent très au sérieux, ça aussi ça me fait beaucoup rire. Mais sinon, j’aime l’humour vraiment niaiseux, ou alors l’humour vraiment intelligent. »

3. Le moment le plus drôle que tu aies vécu sur scène?

« Ce n’était pas vraiment sur scène, mais pendant un mariage. Je chantais L’essentiel de Ginette Reno, une chanson que j’ai souvent interprétée pour des mariages et des funérailles, alors je lève les yeux de ma partition parce que je la connais bien. À un moment donné, la chanson dit “Je crois que l’important est fait de petits riens/Être attendu le soir et courir en chemin” et moi je chante “Je crois que l’important est fait de petits riens/Être attendu le soir et mourir en chemin”. L’organiste part à rire, je suis plus capable de chanter, c’est la catastrophe. La cérémonie était filmée, alors il y a quelqu’un qui a ça sur sa vidéo de mariage quelque part! »

4. Tu as endisqué un album consacré à Lionel Daunais, qu’est-ce qui te plait le plus dans son œuvre?

« J’aime beaucoup sa musique, mais ce sont d’abord ses textes qui m’ont accroché. Son répertoire humoristique est assez unique. Ça rejoint mon côté comédien, parce que s’il y a une clé pour interpréter Daunais, c’est qu’il faut partir du texte. Si le chanteur ne nous fait pas comprendre les mots et leur sens, ça perd complètement de son intérêt. De toute évidence, il met des textes en musique, et non l’inverse. C’est donc primordial de le placer en avant.

Il y a également toute une dimension historique sur l’humour de l’époque qui me plaît. Il se moque beaucoup de la religion, aborde les sujets qui étaient tabous, transgresse les règles, va un petit peu dans des blagues salées, tout en restant gentil parce qu’il ne faut pas aller trop loin… » 

5. Quel genre de musique écoutes-tu dans ta vie de tous les jours?

« De tout, sauf du heavy metal. J’écoute du country, de la chanson française, de la musique québécoise, des crooners américains, du gros pop… Dans mes dernières découvertes, il y a La Zarra, Clara Luciani et l’album enargeia d’Emily D’Angelo. »

6. Ton côté givré, tu l’exprimes comment?

« Ça ne se raconte pas… »

7. Quels sont tes compositeurs préférés?

« Je suis embêté! Je n’ai pas vraiment un style de prédilection ou de compositeur fétiche. Je finis toujours par avoir envie d’aller explorer autre chose, ce qui fait que je ne suis pas spécialiste d’un type de répertoire en particulier. Je vais beaucoup aimer certaines œuvres de certains compositeurs, sans nécessairement triper sur tout ce qu’ils ont fait. Par exemple, j’adore Pelléas et Mélisande de Debussy parce que c’est une œuvre complète où il a le temps de développer ses idées musicales, mais ses mélodies ne me touchent pas du tout. »

8. Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier?

« La création. Je rêve encore de rencontrer un compositeur qui capote sur mon cas et qui m’écrive des rôles. Peu importe le style! Tant que j’y crois et que ça me donne envie de m’investir dans le projet. J’aime aussi présenter du répertoire méconnu pour lequel il n’existe pas d’enregistrement et qui n’a presque jamais été monté, parce que ça surprend le public et ça, ça change tout. Il n’y a aucun référent, aucune prédisposition, aucune comparaison possible. Que de la découverte. »

9. Quelle a été ton expérience professionnelle la plus marquante?

« L’opéra Les Feluettes, adapté de la pièce de Michel-Marc Bouchard, est certainement en haut de ma liste. D’abord parce que j’adore l’œuvre, et puis parce que le personnage que j’ai interprété, la Comtesse, est le plus extraordinaire de tout le répertoire. Il n’y a rien qui ressemble à ça! C’est le genre de personnage que tu n’as jamais fini d’explorer. Un terrain de jeu formidable, à la fois pour l’acteur et le chanteur. Après, Nelligan occupe aussi une place particulière parce que le personnage m’a suivi pendant 15 ans. J’ai un attachement particulier à lui. »

10. Que nous réserves-tu les 26 et 27 octobre prochains?

« Plein de découvertes! De la musique, je crois, facile à aimer dès la première écoute, des textes à l’humour intelligent, mais parfois aussi un peu niaiseux. De l’humour comme je l’aime : surprenant! »

 

L’humour en musique est présenté le 26 octobre prochain à 19h30 à Nicolet, ainsi que le 27 octobre à 17h à Drummondville. Au plaisir de vous y voir!