Les 10 ans de Julien Proulx à la barre de l’OSD

Nous soulignons cette année la 10e saison de notre chef et directeur artistique Julien Proulx à l’orchestre. Une décennie musicale riche et foisonnante sous le signe de la communauté, de la découverte et de la passion. Pour souligner cet anniversaire, le chef s’offre un concert Carte blanche, où il se fait plaisir avec du répertoire à son image. 

Quel chemin ces dix ans ont-ils permis de parcourir? Quels projets mémorables en ont émergé? Et que nous réserve ce Concert carte blanche - les choix du chef? On en discute avec le principal intéressé. 

Une décennie de développement

Avec l’ajout de plusieurs concerts, l’arrivée de projets numériques et une pandémie, on peut dire que les dix dernières années ont été bien chargées pour le chef d’orchestre. 

«Depuis mon arrivée, l’orchestre s’est beaucoup développé. Dès le départ, j’ai voulu travailler la cohésion et le jeu d’ensemble. Maintenant, quand on entre en salle de répétition, tout est quand même simple. Il y a une façon de faire qui s’est installée, on commence à travailler sur une base déjà existante de plus en plus solide, ce qui nous permet d’aller plus loin. On peut bouger plus, on est plus libre, on peut prendre plus de risques, et ça, c’est super le fun.»

Les idées d’abord

Dans sa façon d’approcher la musique, le chef se distingue de ce qui se fait souvent ailleurs. En répétition, plutôt que de se pencher d’abord sur les aspects et les défis techniques, Julien préfère parler d’emblée des idées musicales. 

«C’est un choix artistique et de développement. Ça peut sembler plus dangereux de débuter en plaçant les idées, les grandes lignes et le discours, mais ça permet à plusieurs choses de s’installer et on raffine par la suite. Quand on arrive en concert et que le Jell-O prend, c’est fantastique parce qu’on s’en va tous dans la même direction. Je trouve ça plus intéressant.»

Cette approche demande une grande confiance de la part des musiciens et musiciennes envers sa démarche. «Ça peut être déstabilisant au début. Les musiciens et musiciennes qui font ce processus-là avec moi depuis maintenant 10 ans voient qu’on arrive à de très bons résultats.. On peut faire confiance au processus et tout le monde embarque.»

Un public ouvert et réceptif

Depuis 10 ans, le public de l’OSD découvre avec bonheur les pépites que lui réserve le chef année après année. «Ça a été très rapide, la connexion avec le public drummondvillois. J’ai rapidement senti, après 2 ou 3 saisons, qu’il ne se déplaçait pas tant pour entendre des œuvres que pour voir l’orchestre lui-même. Le public a assez confiance en notre programmation pour se dire que peu importe ce qui sera présenté, ça va être le fun. Et ça, ça me donne une grande liberté.»

Un terrain de jeu pour aller au bout de ses idées

Travailler à long terme avec un orchestre apporte à Julien un espace fantastique pour explorer ses idées. «C’est bien d’avoir des idées, mais de pouvoir les développer, les essayer, les valider, les ajuster, c’est précieux.» En témoignent les concerts «champ gauche» qu’il programme chaque année où se rencontrent différentes formes d’art, les capsules numériques sorties pendant et après la pandémie ainsi que la série des Causeries musicales

«La pandémie a eu ça de beau qu’elle nous a plongés dans une effervescence que je n’ai pas détestée. On créait dans l’urgence, mais sans attente. En enlevant le poids du résultat, je trouve qu’on a été encore plus loin. On s’est permis d’être plus radicaux dans nos idées et il y a des choses incroyables qui en sont sorties.» 

Les choix du chef: un concert à l’image de Julien Proulx

Musique vocale pour hommes, romantisme allemand, découverte de répertoire: la soirée du 15 février prochain touchera à plusieurs éléments qu’affectionne particulièrement le chef d’orchestre.

La sonorité des chœurs d’hommes

La musique vocale est au cœur des passions de Julien, qui a également œuvré comme chef de chœur pendant plusieurs années. «Je me paye la traite en présentant deux pièces que j’avais envie de faire depuis longtemps, qui sont très rarement interprétées en concert et que presque personne ne connaît: une pour mezzo-soprano et chœur d’hommes, et une pièce pour chœur d’hommes et orchestre à cordes graves (altos, violoncelles et contrebasses).»

Celui qui a déjà fait partie des Petits chanteurs du Mont-Royal et d’un barbershop quartet est très attaché au répertoire et à la sonorité des chœurs d’hommes. «Spontanément, ce sont peut-être les Chœurs de l’Armée rouge qui nous viennent en tête, mais chez Schubert, c’est tout en douceur, tout en subtilité. Et il y a un fort esprit de gang aussi. Schubert a écrit énormément de musique vocale pour hommes, et plusieurs pièces ont été composées pour chanter entre amis. Il y a quelque chose de l’ordre du rassemblement et du bonheur d’être ensemble qui me plaît beaucoup.»

Brahms et le romantisme allemand

Brahms étant une figure importante du développement de l’Orchestre symphonique de Drummondville depuis la nomination de Julien comme directeur artistique, il se taille une place de choix dans le programme du concert. 

«Quand je suis arrivé à l’orchestre, j’ai voulu travailler la cohésion et le jeu d’ensemble, et la musique de Brahms, c’est une musique qu’on doit prendre à bras-le-corps, dans laquelle tout le monde n’a pas le choix d’embarquer. Toutes les voix intermédiaires sont importantes. J’ai donc programmé un cycle de Brahms sur cinq ans, et on a commencé par la  première symphonie . De la reprendre 10 ans plus tard, c’est une façon de prendre le pouls d’où on est rendu maintenant. Comment ça va sonner après tout ce temps?»

Grand adepte de musique romantique allemande, Julien perçoit chez Brahms une superposition des émotions qui lui rappelle le clair-obscur propre à la vie. «Quand c’est triste, il y a quand même de la lumière, et quand c’est joyeux, il y a un attachement, un ancrage qui fait qu’on n’est pas seulement dans une joie tonitruante. Je trouve que la musique de Brahms ressemble à la vie, ce n’est pas tout noir ou tout blanc dans les émotions, il y a plusieurs couches en même temps. C’est ce qui fait que je l’aime comme compositeur.» 

C’est un rendez-vous!

À tout ce répertoire intrigant et enthousiasmant s’ajoute la présence de la mezzo-soprano Michèle Losier, une chanteuse québécoise qui habite et fait maintenant carrière en Europe. Une présence qui réjouit le chef d’orchestre. «Elle a la voix parfaite pour ce répertoire. Et c’est un plaisir d’accueillir une artiste d’ici qui rayonne à l’étranger!»

Pour assister à cette soirée de réjouissances mémorable, procurez-vous vos billets ici


Pour sortir au jour de Connesson: le beau risque d’Ariane Brisson

Flûte solo à l’OSD depuis février 2020, c’est à titre de soliste qu’Ariane Brisson s’apprête à fouler les planches de la Maison des arts Desjardins Drummondville dans le cadre du dernier Grand concert Canimex de la saison 22-23, Shéhérazade. 

Au programme: Pour sortir au jour, un concerto pour flûte et orchestre signé Guillaume Connesson, compositeur français actuel bien en vogue de l’autre côté de l’océan. Et pour cause! Surprenante, accessible, touchante: l’œuvre que l’interprète s’apprête à nous faire découvrir à travers son jeu sensible ne laissera personne indifférent. 

Assister à la naissance d’une œuvre

Le concerto de Connesson est cher au cœur d’Ariane depuis sa création en 2014. Celle qui aujourd’hui est membre et directrice artistique du quintette à vent Pentaèdre étudie alors à Chicago auprès de celui qui interprète l’œuvre lors de sa création avec le Chicago Symphony Orchestra, le flûtiste et professeur Mathieu Dufour. 

« Je me rappelle que les mois précédents la création, j’entendais Mathieu pratiquer quand j’arrivais chez lui pour mes cours. Il me faisait part de ses questionnements, ses réflexions, ses craintes aussi, parce que oui, c’est un peu terrorisant comme partition! J’ai eu un accès privilégié à tout l’envers du décor. Je suis vraiment contente d’avoir reçu cette information précieuse qui me sert un peu de guide aujourd’hui. »

Lorsqu’elle assiste au concert en 2014, l’étudiante est touchée. « Je me souviens être sortie de la salle sans pouvoir chanter une seule ligne ni une seule mélodie, mais l’œuvre avait parlé à mon ressenti et à mes émotions. Il y a une espèce de sensualité, de sinuosité dans les lignes, c’est toujours en mouvement. À certains moments, il y a des cris primaires, des cris du cœur. Ça parle à notre côté brut, primitif, animal. C’était ça l’important. Ce que ça m’avait fait vivre. »

Un défi enthousiasmant

Près de 10 ans plus tard, c’est maintenant Ariane qui s’apprête à faire découvrir cette œuvre particulière au public. Comment la partition a-t-elle fait son chemin jusqu’à Drummondville? Tout commence par une invitation lancée sous forme de carte blanche par Julien Proulx, directeur artistique de l’OSD, et le grand appétit de la musicienne pour les défis. 

« Je devais jouer comme soliste avec l’OSD pendant un concert qui a été annulé pendant la pandémie. Julien est revenu à la charge plus tard en me demandant ce que j’aurais envie de jouer la saison suivante. J’ai donc sorti plein de partitions de concertos que j’avais chez moi et que je n’avais encore jamais interprétées. »

Dans son exploration, elle tombe sur la partition de Connesson. Après deux heures de déchiffrage, elle n’avait traversé que les deux premières pages du concerto. « J’ai dit à mon chum “je veux jouer ça. Je ne serai jamais capable de le faire, mais je veux le jouer.” Il m’a dit “vas-y, fais-le!” C’est lui qui m’a poussé à relever le défi. » 

Un défi à la fois épeurant et stimulant auquel la flûtiste s’attaque maintenant depuis 12 mois. « Je découvre les pièges au fur et à mesure. C’est une partition qui repousse les limites de l’instrument et j’adore ça! »

Un duo complémentaire

Le concerto sera présenté en concert aux côtés de Shéhérazade de Rimsky-Korsakov, une œuvre qui avait aussi été victime d’une annulation due à la pandémie. 

« Ce sont deux pièces qui se marient très bien ensemble. On connaît l’histoire des Mille et une Nuits, et Pour sortir au jour est basé sur le Livre des morts de l’Égypte antique. Le concerto relate toutes les étapes que doit franchir un défunt, symbolisé par la flûte, pour accéder au repos éternel. Les deux se complètent très bien. »

Une œuvre lumineuse et accessible

Bien qu’il traite d’un sujet comme la mort, le concerto n’en est pas pour autant sombre et aride. « On ne tombe jamais du côté macabre de la chose », explique l’interprète. « On y célèbre la vie, c’est très lumineux, rythmique et dansant. Ça me fait penser aux cycles de la vie et au-delà, ce qui se passe de génération en génération. C’est une musique très accessible, facile d’approche même si elle est actuelle, qui s’adresse beaucoup plus à notre ressenti qu’à notre intellect. »

Apprivoiser la musique contemporaine

Celle qui affirme d’emblée être attirée par la « bonne musique, qu’elle soit romantique, contemporaine, baroque, classique, symphonique, concertante, de chambre ou solo » développe dès son plus jeune âge une connivence particulière avec la musique contemporaine, qui demeure un créneau dans lequel elle est très active. 

« Souvent, ce qui rebute les gens avec la musique contemporaine, c’est qu’ils ont vécu une ou deux expériences moins bonnes où l’œuvre n’avait pas bien été mise en contexte et ils se disent que ce n’est pas pour eux. Mais qui, après avoir vu un film qui ne lui plaît pas, se dit “le cinéma, ce n’est pas pour moi”? Je crois qu’il suffit de s’ouvrir à des horizons qu’on connaît moins pour découvrir qu’on est plus curieux qu’on le pense. » 

L’OSD: un partenaire de choix pour prendre des risques

Comme pour tous les défis qu’on se lance, un contexte sécurisant facilite la prise de risque. À l’Orchestre symphonique de Drummondville, Ariane trouve tout le soutien nécessaire pour favoriser sa réussite.

« Je ne me serais pas mise en danger de cette façon n’importe où. Avec Julien, je me sens en confiance. Je sais qu’il est là pour me soutenir et faire en sorte que ça se passe bien. La communication entre nous est authentique, et il a les aptitudes, l’envie et la vision artistique pour tout mettre en place de façon à ce que l’orchestre embarque aussi dans ce trip-là. Je sais qu’il a autant envie que moi que ce soit un trip collectif. »

Le mot qui lui vient d’ailleurs en tête lorsqu’elle pense à l’OSD est « trippant ». « Ça a l’air cliché, mais je le pense vraiment! Quand je viens à Drummondville, je sais que je vais avoir du plaisir, peu importe ce qu’on va jouer. Je retrouve des amis, Julien est fantastique et les projets dans lesquels il nous embarque sont toujours le fun. Je pense que c’est aussi ce que le public aime, ce qui fait qu’il est fidèle, qu’il revient et qu’il se multiplie. Peu importe ce qui est présenté, tout le monde passe une belle soirée. »

C’est un rendez-vous!

Comment se sent la flûtiste à quelques jours de rencontrer son public le 20 avril prochain? 

« J’ai vraiment hâte! J’ai eu la chance de parler avec le compositeur et avec Julien pour me préparer, j’ai joué le concerto avec piano et je suis heureuse de pouvoir le jouer avec orchestre pour la première fois avec mes amis de l’OSD. Se mettre dans l’eau chaude devant ses collègues, c’est galvanisant! 

En plus, j’ai le grand plaisir de pouvoir jouer depuis quelques années avec un superbe instrument gracieusement prêté par Canimex, une flûte Powell 10K, alors c’est un réel plaisir de pouvoir la faire entendre au public de Drummondville dans un tel contexte. »

Comment se préparer à recevoir cette œuvre en tant que public? En ouvrant simplement son cœur et ses oreilles et en se laissant plonger dans cet univers unique. « Je pense que le public sera content de découvrir une œuvre actuelle accessible et d’entendre la flûte sous un angle différent. On fait de la musique et de l’art pour exprimer des choses autrement que par des mots et on en a besoin pour nourrir cette partie-là en nous, liée aux émotions. » 

Venez entendre Ariane Brisson interpréter le concerto Pour sortir au jour de Guillaume Connesson lors du Grand concert Canimex Shéhérazade, présenté le 20 avril 2023 à la Maison des Arts Desjardins Drummondville. On vous y attend!


Dans l’univers d’Alma Mahler avec Catherine Varvaro

Mettre en image l’histoire et les émotions que lui inspire la musique de Mahler, voilà le défi que s’est lancé Catherine Varvaro, timbalière de l’OSD, pendant la pandémie de COVID-19. Le 16 mars prochain, les fruits d’un long travail de recherche et de création verront le jour à la Maison des arts Desjardins Drummondville, prenant la forme d’un roman graphique sur fond de symphonie.

Incursion dans les coulisses et les prémisses d’Illumine la nuit: la symphonie illustrée, avec l’instigatrice du projet!

Un projet longuement mûri

L’idée mijote depuis bien longtemps dans la tête de la percussionniste, et il faut remonter à ses premières années d’université pour en retrouver la genèse. « La Symphonie n° 5 de Mahler a teinté tout mon parcours puisque c’est une des premières pièces que j’ai jouées avec l’orchestre de l’université. C’est une musique qui me parle énormément, mais je sais aussi qu’elle fait peur à bien des gens qui la perçoivent comme de la grande musique intellectuelle et compliquée. J’ai voulu trouver un moyen de montrer au public ce qu’il y a à l’intérieur de cette musique dite complexe, la rendre accessible et la démystifier. » 

Comment y parvenir? En racontant en concert une histoire inspirée par la symphonie, appuyée par une autre forme d’art. Après avoir exploré toutes sortes de possibilités, l’idée d’un roman graphique s’impose à l’esprit de Catherine. « Cette option permet au spectateur de bien écouter l’orchestre et de bien le voir en même temps que l’histoire se déroule. Quand j’y ai pensé, je me suis dit voilà, c’est la forme parfaite! »

Pendant des années, le projet continue d’habiter Catherine en toile de fond de ses occupations… jusqu’à ce que la vie ne le propulse tout à coup à l’avant-plan, en 2020.

Un point d’ancrage pendant la pandémie de COVID-19

Avant que la pandémie mondiale ne vienne mettre sur pause le milieu des arts de la scène, la percussionniste et timbalière mène une vie bien remplie. « Passer de musicienne à temps plein hyper occupée à maman à la maison avec une enfant de moins de 2 ans, toute seule pendant que mon mari continue de travailler, j’ai trouvé ça difficile. Ce n’était pas dans mes plans, disons. Travailler sur mon projet est donc devenu essentiel à ma santé mentale », se souvient elle.

Y consacrant quelques heures par jour pendant que son conjoint prend le relais auprès de leur fille entre les heures de boulot, la musicienne prend le temps de réfléchir, de faire des recherches et de prendre des notes avant de se lancer dans la construction de l’histoire qu’elle racontera sur la Symphonie n° 5.

La femme derrière le compositeur

Au fil de ses lectures, Catherine découvre l’histoire d’Alma Mahler, femme de Gustav Mahler, dont le mariage est célébré à peu près au moment où s’écrit la Symphonie n° 5. Désirant elle-même s’épanouir comme compositrice, Alma se heurte à son mari qui le lui interdit. 

Endossant dès lors les responsabilités nécessaires pour soutenir la carrière de Gustav, tant au niveau musical que domestique, elle joue un rôle-clé dans l’ombre pour permettre à ce dernier de produire ses œuvres et de se tailler une place importante dans le milieu de la musique classique. 

« Ça m’a inspirée, d’autant plus que ça rejoignait ce qui m’habitait à ce moment-là: la maternité, les attentes face à la maternité, l’isolement, la place des femmes. J’ai essayé de partir d’une vision très réaliste de ce qui entoure la maternité, et j’ai décidé d’inclure deux compositions d’Alma Mahler à la symphonie, sous forme de prélude et d’épilogue, pour lui donner la chance de s’exprimer, d’avoir le dernier mot. » 

S’entourer d’une équipe forte

Rapidement, l’illustratrice Pauline Stive se joint à la musicienne pour créer le visuel du roman graphique, et la dramaturge Alexis Diamond arrive pour la guider, l’aider à cibler ses idées et éviter qu’elle ne s’éparpille à travers toutes les pistes possibles. « Elle a été essentielle pour m’aider à faire des choix et à établir un bon fil conducteur. »

Le processus est extrêmement enrichissant, mais aussi très exigeant. « Je crois que Pauline et moi, on était un peu naïves au départ. On n’avait aucune idée de tout le travail que ça représenterait! Mais on a énormément appris en cours de route, et on est aujourd’hui très fières du résultat. » 

Leur plus grand défi? Trouver le bon rythme. Dans le travail, tout comme dans ce qui sera présenté sur scène. « Avec une bande dessinée ou un roman graphique physique, le lecteur ou la lectrice peut choisir de s’attarder sur une image en particulier ou revenir en arrière, mais ici, le rythme de lecture est imposé. Il fallait donc déterminer quelles informations étaient visuellement faciles à saisir, et de quelle manière aborder les dessins pour permettre au public de comprendre l’action tout en ayant le temps de l’intégrer. »

Comprenant environ 800 images en tout, le projet est colossal. Malgré quelques moments où l’ampleur de la tâche semble pratiquement insurmontable, la confiance ne s’ébranle pas dans le cœur de l’artiste. « À l’intérieur du processus, j’étais tellement sûre de mon idée, tellement sûre que ça allait fonctionner, que je n’ai jamais remis en question sa concrétisation. Et puis on avait une date de présentation, ça aide à rester concentrées et à terminer le travail! »

L’OSD: un allié à la créativité

En effet, l’Orchestre symphonique de Drummondville devient rapidement un collaborateur de premier plan pour que le projet rencontre son public au fil d’arrivée. 

« Au début de la pandémie, Julien [Proulx], le directeur artistique, a fait un appel à tous aux musiciens et aux musiciennes, nous disant que si nous avions des idées de projet, il était ouvert à les entendre. Je lui ai envoyé un petit résumé encore très embryonnaire de ce que j’avais en tête et il s’est montré intéressé. Il m’a dit go, fais-le et on le programmera éventuellement! Je me trouve vraiment chanceuse d’avoir un chef aussi ouvert aux idées différentes et hors du commun. » 

À chacun son interprétation 

Plusieurs étapes de travail plus tard, les créatrices sont maintenant à la veille de l’aboutissement de plusieurs mois d’investissement en temps, en énergie et en passion. Qu’est-ce que la musicienne aimerait que le public retire du concert auquel il assistera le 16 mars prochain à Drummondville? 

« J’aimerais que les gens sortent de la salle avec une nouvelle perspective de la musique classique. Que la prochaine fois qu’ils écouteront une grande symphonie, ils l’écoutent peut-être différemment, en se créant leur propre récit intérieur inspiré de la musique. Au-delà des sons, la musique raconte une histoire. Celle que je présente, c’est mon interprétation personnelle de cette symphonie, mais il n’y en a pas qu’une seule possible. Il y en a des milliers! »

Illumine la nuit: la symphonie illustrée sera présentée le 16 mars 2023 à 19h30 à la Maison des arts Desjardins Drummondville. Soyez au rendez-vous pour un événement unique qui régalera vos yeux tout comme vos oreilles! 

 

     


Liste d’écoute de musique classique pour le temps des Fêtes

Le temps des soirées qui s’éternisent, des journées passées en pyjama, des retrouvailles avec la famille et les amis et du désir de ralentir approche! Qu’on préfère passer les Fêtes en vase clos ou dans un feu roulant de célébrations, un incontournable demeure: la musique. Festive, tendre, joyeuse ou mélancolique, elle résonne au diapason des émotions que ravive cette période de l’année.

Voici une liste de suggestions pour vous accompagner entre deux emplettes ou pendant que vous passez des heures au fourneau!


Sleigh Ride, Leroy Anderson

Impossible de ne pas avoir le sourire fendu jusqu’aux oreilles à l’écoute de ce grand classique! On se retrouve instantanément plongé dans une balade en traîneau, clochettes, allure de trot et hennissement à l’appui. Vous embarquez?


Messe de minuit pour Noël, Marc-Antoine Charpentier

Composée en 1694, cette messe est une des œuvres les plus célèbres de Marc-Antoine Charpentier, et on peut encore l’entendre résonner à plusieurs endroits la veille de Noël. On y retrouve des bases d’airs de Noël populaires de l’époque transposées dans un contexte de musique sacrée.


Oratorio de Noël, Johann Sebastian Bach

Regroupant six cantates brillantes et pleines de vie, cette œuvre grandiose composée par J.S. Bach en 1734 présente le récit de la Nativité, depuis la naissance de Jésus jusqu’à l’Épiphanie. Alternant les grands chœurs aux airs de solistes, l’oratorio nous plonge dans un esprit festif et glorieux!


Oratorio de Noël, Camille Saint-Saëns

Moins connu que celui de Bach, l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns n’en est pas moins magnifique avec ses sonorités tendres. Composé « dans le style de Bach », selon ce que le compositeur indique dans sa partition, il s’inspire des formes musicales et rythmiques baroques ainsi que de toute la symbolique chiffrée qu’on retrouve chez Bach.


Somewhere in my Memory, John Williams (Home Alone)

On est plusieurs à renouer avec les péripéties de Kevin McCallister chaque année à l’approche des Fêtes, pour notre plus grand bonheur! John Williams, compositeur de la musique du film Home Alone, a eu le génie de créer de nouveaux classiques de Noël appréciés par toutes les familles. Cet extrait provoque inévitablement sourires nostalgiques et frissons!


Hark! The Herald Angels Sing, Felix Mendelssohn

Ce chant de Noël bien connu est une adaptation musicale signée William H. Cumming d’une cantate de Mendelssohn, Vaterland, in deinen Gauen, composée pour commémorer l’invention de l’imprimerie. On retrouve dans cette œuvre un chœur d’anges qui chante de manière solennelle et grandiose ses louanges à Dieu.


Trame sonore du film Little Women, Thomas Newman

Un autre film qui a bercé bien des chaumières pendant les Fêtes: Little Women de Gillian Armstrong, mettant en vedette Winona Ryder et Susan Sarandon. Pour créer une ambiance de Noël lumineuse et chaleureuse dans votre maison, laissez-vous emporter par la musique que Thomas Newman a composée pour le film.


Casse-Noisette, Piotr Ilitch Tchaïkovski

On ne pouvait passer à côté! Le célèbre ballet-féerie composé en 1892 à Saint-Pétersbourg par Tchaïkovski est l’un des plus populaires à travers le monde. Il est d’ailleurs présenté chaque année à Montréal depuis 1964 et plusieurs générations de mélomanes sont entrées en contact avec la musique classique par cette œuvre phare traitant du passage de l’enfance à l’adolescence. Laissez-vous à nouveau séduire par la musique de la Fée Dragée, de la Valse des fleurs et de la bataille avec le Roi des souris!

 


Noël blanc, Quartom

On l’a entendu dans notre concert Visions d’Amérique et il nous offre ici un aperçu d’un album de Noël à paraître en 2023: voici le groupe a cappela Quartom interprétant la chanson Noël blanc, dans un arrangement de Simon Leclerc. En attendant la suite avec impatience, on regarde la douce neige tomber tout en se laissant bercer par ces quatre voix!

 


10 questions pour le baryton Dominique Côté

À l’occasion de notre première causerie musicale SOPREMA, le 5 à 7 festif L’humour en musique, le baryton et comédien Dominique Côté se joint à nous pour présenter un répertoire amusant (et parfois grivois!) signé Daunais, Ravel, Mozart et Poulenc. 

Artiste polyvalent aux talents multiples, Dominique partage sa vie professionnelle entre l’opéra, la mélodie, la comédie musicale, les plateaux de tournage et le doublage. S’il s’intéresse d’abord au théâtre, sa carrière de chanteur s’impose à lui par accident : après s’être cassé la voix lors d’une séance de doublage de dessins animés, le comédien se voit contraint à une rééducation vocale… où il se découvre toute une voix lyrique! Depuis, celui qui ne connaissait rien à l’opéra se produit avec l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Québec, l’OSM, les Violons du Roy, l’Opéra Lafayette, l’Opéra de Lille et l’Opéra de Marseille, pour ne nommer que ceux-là.

Pour en apprendre un peu plus sur notre invité, on lui a posé quelques questions de circonstance. Bonne lecture!

1.  Es-tu un grand adepte d’humour en général?

« Pantoute! (rires) En fait, je ne suis pas un fan d’humoriste. Je suis un fan de plein de choses comiques, mais j’aime l’humour qui est inattendu. Quand on ne m’a pas annoncé avant “viens icitte, tu vas rire”. On dirait que sinon je me braque et je me dis “ah ouin, t’es drôle toi? J’ai hâte de voir ça!” Je vais beaucoup plus rire si je suis surpris, si je ne m’attends à rien. 

J’ai découvert récemment l’humoriste française Blanche Cardin, elle est formidable! Elle me fait mourir de rire. Justement, on ne voit pas venir du tout où elle nous amène et son univers est complètement délirant. C’est une humoriste qui m’a surpris. »

2. Qu’est-ce qui te fait rire dans la vie?

« Les gens qui ne sont pas censés nous faire rire, comme les politiciens ou les complotistes. Je les trouve souvent très drôles! Les gens qui se prennent très au sérieux, ça aussi ça me fait beaucoup rire. Mais sinon, j’aime l’humour vraiment niaiseux, ou alors l’humour vraiment intelligent. »

3. Le moment le plus drôle que tu aies vécu sur scène?

« Ce n’était pas vraiment sur scène, mais pendant un mariage. Je chantais L’essentiel de Ginette Reno, une chanson que j’ai souvent interprétée pour des mariages et des funérailles, alors je lève les yeux de ma partition parce que je la connais bien. À un moment donné, la chanson dit “Je crois que l’important est fait de petits riens/Être attendu le soir et courir en chemin” et moi je chante “Je crois que l’important est fait de petits riens/Être attendu le soir et mourir en chemin”. L’organiste part à rire, je suis plus capable de chanter, c’est la catastrophe. La cérémonie était filmée, alors il y a quelqu’un qui a ça sur sa vidéo de mariage quelque part! »

4. Tu as endisqué un album consacré à Lionel Daunais, qu’est-ce qui te plait le plus dans son œuvre?

« J’aime beaucoup sa musique, mais ce sont d’abord ses textes qui m’ont accroché. Son répertoire humoristique est assez unique. Ça rejoint mon côté comédien, parce que s’il y a une clé pour interpréter Daunais, c’est qu’il faut partir du texte. Si le chanteur ne nous fait pas comprendre les mots et leur sens, ça perd complètement de son intérêt. De toute évidence, il met des textes en musique, et non l’inverse. C’est donc primordial de le placer en avant.

Il y a également toute une dimension historique sur l’humour de l’époque qui me plaît. Il se moque beaucoup de la religion, aborde les sujets qui étaient tabous, transgresse les règles, va un petit peu dans des blagues salées, tout en restant gentil parce qu’il ne faut pas aller trop loin… » 

5. Quel genre de musique écoutes-tu dans ta vie de tous les jours?

« De tout, sauf du heavy metal. J’écoute du country, de la chanson française, de la musique québécoise, des crooners américains, du gros pop… Dans mes dernières découvertes, il y a La Zarra, Clara Luciani et l’album enargeia d’Emily D’Angelo. »

6. Ton côté givré, tu l’exprimes comment?

« Ça ne se raconte pas… »

7. Quels sont tes compositeurs préférés?

« Je suis embêté! Je n’ai pas vraiment un style de prédilection ou de compositeur fétiche. Je finis toujours par avoir envie d’aller explorer autre chose, ce qui fait que je ne suis pas spécialiste d’un type de répertoire en particulier. Je vais beaucoup aimer certaines œuvres de certains compositeurs, sans nécessairement triper sur tout ce qu’ils ont fait. Par exemple, j’adore Pelléas et Mélisande de Debussy parce que c’est une œuvre complète où il a le temps de développer ses idées musicales, mais ses mélodies ne me touchent pas du tout. »

8. Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier?

« La création. Je rêve encore de rencontrer un compositeur qui capote sur mon cas et qui m’écrive des rôles. Peu importe le style! Tant que j’y crois et que ça me donne envie de m’investir dans le projet. J’aime aussi présenter du répertoire méconnu pour lequel il n’existe pas d’enregistrement et qui n’a presque jamais été monté, parce que ça surprend le public et ça, ça change tout. Il n’y a aucun référent, aucune prédisposition, aucune comparaison possible. Que de la découverte. »

9. Quelle a été ton expérience professionnelle la plus marquante?

« L’opéra Les Feluettes, adapté de la pièce de Michel-Marc Bouchard, est certainement en haut de ma liste. D’abord parce que j’adore l’œuvre, et puis parce que le personnage que j’ai interprété, la Comtesse, est le plus extraordinaire de tout le répertoire. Il n’y a rien qui ressemble à ça! C’est le genre de personnage que tu n’as jamais fini d’explorer. Un terrain de jeu formidable, à la fois pour l’acteur et le chanteur. Après, Nelligan occupe aussi une place particulière parce que le personnage m’a suivi pendant 15 ans. J’ai un attachement particulier à lui. »

10. Que nous réserves-tu les 26 et 27 octobre prochains?

« Plein de découvertes! De la musique, je crois, facile à aimer dès la première écoute, des textes à l’humour intelligent, mais parfois aussi un peu niaiseux. De l’humour comme je l’aime : surprenant! »

 

L’humour en musique est présenté le 26 octobre prochain à 19h30 à Nicolet, ainsi que le 27 octobre à 17h à Drummondville. Au plaisir de vous y voir!


L’OSD accueille son nouveau directeur général

C’est avec grand bonheur que nous accueillons notre nouveau directeur général, Jean François Lippé, au moment où notre nouvelle saison symphonique prend son envol! Fort d’une riche expérience dans le milieu des arts, il se joint à notre équipe avec enthousiasme pour y relever de nouveaux défis. 


Rencontre avec un passionné de musique, de découvertes et de rencontres humaines.

La musique classique : un retour à ses premières amours

Notre nouveau directeur arrive ici en terrain connu. Jean François Lippé se plaît en effet à dire qu’il est tombé assez jeune dans la fosse d’orchestre. « Mon premier emploi était à l’Orchestre symphonique de Sherbrooke, alors que j’étudiais en sciences humaines au Cégep. J’y ai donc fait mes classes », raconte-t-il. S’en est suivi un travail à l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales, des études en communication marketing, puis une riche carrière au sein du milieu de la musique classique.

Une impressionnante feuille de route

Tout au long de sa carrière, il côtoie les plus grands ensembles musicaux de la province. Après avoir été nommé directeur des communications et du marketing pour les Violons du Roy, il travaille pour le Centre d’arts d’Orford en tant que directeur des communications, du marketing et du financement. Puis, il fonde sa propre entreprise, Lippé Communications, à travers celle-ci il collabore avec l’Orchestre Métropolitain, Analekta, l’Orchestre de la francophonie, l’Opéra de Québec, le Centre d’arts Orford, le Festival d’opéra de Québec et les Violons du Roy, pour ne nommer que ceux-là. 

Après son passage au Musée national des beaux-arts du Québec à titre de directeur des communications et du marketing et au Festival de la chanson de Granby en tant que directeur général, il revient dans le milieu de la musique classique. 

Un milieu vivant et foisonnant de projets porteurs

Qu’est-ce qui l’attire tant dans cette branche artistique? « J’aime me laisser transporter par la musique, regarder jouer les musiciens, voir naître et prendre forme des projets. Opéra, concert symphonique, musique de chambre ou récital, chaque médium nous plonge dans des univers complètement différents et tout aussi passionnants les uns que les autres. »

Le nouveau venu à l’Orchestre symphonique de Drummondville est d’ailleurs bien embêté lorsqu’on lui demande d’identifier ses compositeurs préférés. « Je ne peux pas répondre à ça! J’aime autant les grands classiques que le nouveau répertoire. Je suis ouvert à tous les styles, de la musique baroque à la musique contemporaine. Quand j’assiste à un concert, je me laisse porter complètement par la musique et le talent des musiciens. »

Un organisme culturel dynamique et impliqué dans la communauté

Parmi les raisons qui ont motivé sa venue à l’OSD, Jean François Lippé mentionne la renommée de l’orchestre et le parcours de Julien Proulx, récemment nommé directeur artistique de l’année aux Prix Opus. « Je trouve super intéressants les projets qu’il a implantés ici au cours des dernières années. J’avais aussi eu vent de la grande qualité de l’orchestre et de l’excellence des musiciens qui en font partie. J’ai d’ailleurs très hâte de les rencontrer! Je pense qu’il y a beaucoup de potentiel pour la suite des choses, on sent une belle effervescence, un beau dynamisme. »

Un orchestre symphonique près de son public

Les possibilités sont grandes également au niveau de la médiation et de l’éducation pour faire connaître la musique classique aux jeunes de la région et créer un rapprochement avec le public en général. « La musique classique peut être vue comme élitiste, mais c’est important d’aller à la rencontre des gens et de montrer à quel point elle est accessible. Il faut créer une proximité avec le public, humaniser l’orchestre et être présent dans la communauté », renchérit-il. 

Travailler en étroite collaboration

En intégrant son poste, le directeur général souhaite s’arrimer à la vision artistique de Julien Proulx pour développer l’orchestre de pair avec lui. « Je veux voir ce qu’il veut faire à court, moyen et long terme. Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait une grande collaboration entre les deux directions, qu’on avance ensemble et qu’on discute des projets qu’on veut mettre en place pour voir comment les rendre possibles. » 

C’est le début d’une belle aventure!

Plongeant dans l’aventure à l’aube de notre saison 2022-2023, Jean François Lippé se réjouit de faire la connaissance de toute la communauté de l’OSD. « J’espère que les gens seront au rendez-vous pour découvrir ou redécouvrir l’orchestre à l’occasion de nos concerts, que l’on continuera de faire rayonner l’orchestre et, par le fait, toute la région de Drummondville. »

 

Bienvenue dans la famille, Jean François![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]


Liste d’écoute pour les vacances

Oh que vous les attendiez et que vous vous promettez bien d’en profiter: vos vacances d’été! Que vous partiez à la mer, en roadtrip, en camping ou sur un autre continent, pour bien décrocher, accompagnez votre temps d’arrêt de musique classique. Voici quelques suggestions à vous mettre dans l’oreille! 


1. La barchetta: en gondole avec Joyce DiDonato

Inspiré d’un séjour à Venise où il rejoint l’écrivain Marcel Proust, Reynaldo Hahn compose en 1900 un cycle de mélodies dans lequel on retrouve La barchetta. Toute la saveur, les couleurs et la chaleur de l’Italie s’y retrouvent. Laissez-vous porter par la voix de Joyce DiDonato pour vous imaginer en gondole!

https://youtu.be/G_Sox_pMoZM


2. L’Été selon Vivaldi

Incontournable s’il en est un, l’Été, extrait des Quatre Saisons de Vivaldi, a de quoi nous plonger au cœur des rayons écrasants, de la sécheresse, des insectes, des chants d’oiseaux et des orages de la saison chaude. À écouter sous un soleil plombant!

https://www.youtube.com/watch?v=D5hCGaOWdwE


3. En voiture avec Wagner

Paré pour l’aventure? Fenêtres baissées, bagages en place et lunettes de soleil sur le nez, partez en roadtrip le son à plein volume avec Ritt der Walküren! Vous serez gonflé à bloc pour manger les kilomètres et partir à la découverte de nouveaux territoires. 

https://www.youtube.com/watch?v=GGU1P6lBW6Q


4. Doux matin avec Grieg

Lors d’un séjour à la campagne, parmi les fleurs et les petits animaux, ouvrez les yeux sur une nouvelle journée avec Au matin de Grieg. Inspirez un grand coup et dites-vous que c’est ça, la belle vie. (Ça fonctionne aussi si vous êtes en ville ou à la mer, ça vaut le coup d’essayer…)

https://www.youtube.com/watch?v=7lKo6TYDXCQ


5. Après un rêve de Fauré

La violoniste Marie Bégin, notre soliste invitée lors du concert Mozart et Jupiter présenté en février dernier, s’est unie au pianiste Samuel Blanchette-Gagnon, que vous entendrez lors de notre premier concert de la saison 2022-2023, pour nous offrir un album tout en douceur et en nuances. On y trouve du Fauré, du Franck et du Szymanowski, ainsi que cette belle mélodie de Fauré, Après un rêve. Un instant d’apesanteur dans la chaleur estivale. 

https://www.youtube.com/watch?v=vgRvqfJKn3A&list=OLAK5uy_nomjEE56FDcCzZCV9TEAYg-Vc6Bg_Auao&index=11


6. Une soirée d’été avec Hugo Alfvén

C’est inspiré par le solstice d’été que le compositeur Hugo Alfvén a composé au début du XXe siècle la Rhapsodie suédoise Midsommarvaka, ou Veillée d’été en français. Des influences de la tradition folklorique finlandaise s’y laissent deviner. L’heure est à la fête!

https://www.youtube.com/watch?v=FN-n-UzG_dg


7. Un saut à La mer avec Debussy

Le ressac des vagues, la danse du vent sur l’eau, toutes les beautés de la mer: tout ça habite La mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre de Debussy. Inspiré des paysages marins présents dans la peinture et la littérature, le compositeur imprègne son œuvre d’impressionnisme et de symbolisme. Laissez-vous porter par le courant!

https://www.youtube.com/watch?v=IoENgt1h4_A&t=143s

 

 

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10 romans inspirées par la musique classique

Liste d’écoute pour bercer votre hiver de musique classique


Liste d’écoute pour bercer votre hiver de musique classique

Le froid nous picote le bout du nez, les flocons dansent, les décorations scintillent: l’hiver est bel et bien arrivé! À l’approche des Fêtes, on a demandé à nos musiciens de nous partager leurs coups de cœur pour accompagner la saison froide et profiter des fins de semaine en famille au chaud, à la maison comme au chalet.

Voici donc leurs suggestions musicales pour accompagner le déballage des cadeaux ou affronter tout en douceur les tempêtes de neige à venir, chocolat chaud à la main!


1. Sérénade pour cordes, Dvořák

J’aime cette pièce pour l’optimisme et la légèreté qu’elle dégage. Il y a aussi une nostalgie absolument magnifique dans le 2e mouvement...

Jessy Dubé, violon


2. Plus tôt de Alexandra Stréliski

C’est une pièce calme et propice à l’introspection. De la bonne musique pour accompagner une soirée d’hiver enneigée, écrite et jouée par une jeune musicienne québécoise.

Lindsay Roberts, hautbois et cor anglais


3. Sonate pour viole de gambe en ré majeur de J.S. Bach

Bach me détend, et le fait que ce soit joué par des instruments à cordes baroques me parle. J’écouterais ça en lisant un bon livre devant un petit feu, bien emmitouflée dans une couverture et les bras de mon amoureux.

Marie-Lise Ouellet, alto


4. Sinfonia Antartica de Vaughan Williams

Quand il fait très froid et que c’est sombre dehors, j’aime écouter cette œuvre de Ralph Vaughan Williams. C’est froid, immuable, terrifiant parfois, mais aussi fascinant parce que ce sont des sentiments qu’on essaie d’éviter habituellement. Il faut une bonne couverture et un chocolat chaud pour s’en remettre !

Pascal Lafrenière, cor


5. Le cygne de Saint-Saëns

Cette pièce nous touche particulièrement, ma conjointe et moi. Elle faisait partie de la playlist d’accouchement de ma conjointe. C’est une œuvre que nous avons beaucoup écoutée ensemble avant, pendant et après l’accouchement. Notre fils est né en décembre 2019, donc c’est maintenant une pièce étroitement associée à l’hiver pour toute la famille.

Vincent Séguin, percussions


6. Symphonie nº1 de Tchaïkovski

J’adore la symphonie nº 1 de Tchaïkovski, Rêves d’hiver. Il me semble que ça nous plonge tout de suite dans un décor et une ambiance de neige. Froid extérieur et feu de foyer me donnent envie d’écouter cette œuvre !

Isabelle Longpré, violon


7. L’hiver, extrait des Quatre saisons de Vivaldi interprété par l’accordéoniste Richard Galliano

Incontournable choix lorsqu’il s’agit de désigner une pièce représentant la saison froide, cette étonnante version nous réchauffe grâce au flamboyant jeu virtuose de Richard Galliano.

Caroline Richard, violoncelle


8. Quatuor à cordes nº2 en ré majeur de Borodine Notturno

Pour se réconforter face au froid des hivers nordiques, quoi de mieux que le son chaleureux du quatuor à cordes ! Je ne sais pas si c’était là l’intention du compositeur, mais chaque fois que je joue le très simple, mais si beau Notturno du quatuor nº 2 de Borodine, entouré de mes trois collègues et amis musiciens, je me sens immédiatement transporté dans une petite maison de campagne, russe ou québécoise. Le givre envahit la fenêtre et les branches des sapins dehors, tandis que nous, nous sommes bien au chaud autour du poêle à bois qui crépite doucement...

Vincent Delorme, alto solo

Pour entendre le Notturno, rendez-vous à 13 min 19 s de la vidéo suivante. (Mais nous vous suggérons d’écouter le quatuor en entier, vous en apprécierez chacun des mouvements !)


9. Concerto grosso op. 5, nº 11 en mi majeur de Geminiani - The Academy of Ancient Music

J’aime le dépouillement des Concertos Grossos de Geminiani. Un calme et une simplicité s’en dégagent, et aussi une certaine froideur, comme un détachement… Ça me fait penser à une belle journée ensoleillée d’hiver où le froid est mordant, et où moi je profite de la belle lumière, bien au chaud à l’intérieur !

Line Deneault, second violon, solo


10. Symphonie nº5 de Gustav Mahler Dudamel - Orchestre philharmonique de Berlin

J’ai beaucoup écouté ce concert enregistré le 27 octobre 2018, que l’on peut trouver sur la salle de concert numérique de l’Orchestre philharmonique de Berlin. Je trouve cette œuvre de Mahler pertinente par rapport à ce qui se passe dans notre société actuellement. Pour moi, c’est la meilleure symphonie pour s’initier aux œuvres de Mahler. Elle traite de l’isolement et de la solitude. Je la trouve à la fois déchirante et pleine d’espoir, un peu comme l’expérience d’être parent !

Catherine Varvaro, timbales solo

 

Vous avez accès ici à la bande-annonce du concert. Pour en visionner l’intégrale, rendez-vous ici


10 romans inspirées par la musique classique

Depuis toujours, la musique inspire les plus grands auteurs. Pour accompagner la diffusion de notre capsule culturelle tournée à la Bibliothèque publique de Drummondville, nous vous avons concocté une liste de dix romans dans lesquels la musique tient un rôle de premier plan. Avec l’été qui s’en vient, voici de quoi pimenter vos lectures de vacances!

1. Les Variations Goldberg, Nancy Huston (1981)

Dans ce roman de 32 chapitres, empruntant à la structure de l’œuvre éponyme de J.S. Bach, la claveciniste Liliane Kulainn offre à ses invités un concert où elle interprète Les Variations Goldberg. Tout au long du récit, on accède tour à tour aux pensées des convives qui écoutent et réfléchissent, tous à un diapason différent. Souvenirs, désirs et préoccupations s’entremêlent, tissant la forme littéraire de ces Variations.

2. La contrebasse, Patrick Süskind (1992)

Nous assistons, dans ce livre signé par l’auteur du best-seller Le parfum, à un monologue tragique et drôle livré par un contrebassiste. Si celui-ci commence par rendre hommage à son bel instrument puissant et imposant, l’éloge cède graduellement du terrain à la frustration et à la rancœur qui s’expriment et se déchaînent jusqu’à atteindre la folie.

3. Novecento : pianiste, Alessandro Barrico (1994)

Dans ce monologue poétique, un trompettiste nous raconte l’histoire de son ami Novecento qui est né sur un paquebot et n’a jamais mis le pied sur la terre ferme. Tout au long de sa vie sur l’eau, il joue du piano, devenant virtuose et composant une musique étrange et magnifique, la musique de l’Océan.

4. Tribunal d’honneur, Dominique Fernandez (1997)

Un homme d’affaires français de passage à Saint-Pétersbourg se trouve mêlé par hasard à une étrange histoire, celle d’un tribunal d’honneur s’apprêtant à juger un ancien condisciple de l’école de droit qui aurait séduit un mineur proche du tsar. L’accusé : nul autre que Tchaïkovski. L’auteur avance ici une autre hypothèse, non vérifiable, concernant les circonstances de la mort du compositeur.

5. La musique d’une vie, Andreï Makine (2001)

Ce livre raconte la vie d’un pianiste russe au talent prometteur qui se voit forcé de fuir la répression stalinienne avant son tout premier concert. Prenant l’identité d’un soldat mort pour sauver sa vie, il se retrouve pris dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale tout en restant fidèle à sa musique intérieure. Un véritable joyau écrit avec une grande sobriété et qui rend hommage à l’indomptable force de l’esprit.

6. Le temps où nous chantions, Richard Powers (2003)

Ce roman est une véritable ode à la musique et une histoire bouleversante sur le racisme aux États-Unis durant la période allant de 1939 à la fin du XXe siècle. Un récit d’amour et d’humanité avec la musique comme trame de fond, musique qui apparaît comme un sanctuaire de paix contre les hurlements du monde.

7. Icare et la flûte enchantée, Julien Burgonde (2003)

Le Dr Jean Hicquart, personnage central du récit, se retrouve transporté à la suite d’un accident ferroviaire à l’époque de Mozart au moment où celui-ci termine son opéra la Flûte enchantée. Le Dr Hicquart passe quelque temps auprès du compositeur, et assiste au glissement de Mozart vers la mort alors qu’il travaille d’arrache-pied à son Requiem et sa Cantate maçonnique. Un roman lumineux qui fait entendre la voix de l’admiration, de l’émotion et du plaisir.

8. Le joueur de triangle, Nicolas Gilbert (2009)

Ce roman signé par l’auteur et compositeur québécois Nicolas Gilbert relate l’histoire d’un jeune percussionniste qui s’apprête à participer à son premier concert avec l’OSM. Sa partition : une seule et unique note au triangle. Mais l’angoisse le prend subitement et ne le quitte plus, le liant de manière inattendue à différentes personnes qui croisent sa route. Un roman choral ficelé avec habileté.

9. Les Suites pour violoncelle seul, Eric Siblin (2012)

Voici un roman à la fois policier et biographique où l’histoire politique et artistique côtoie la quête personnelle. Au cœur du livre : les Six Suites pour violoncelle seul de J.S. Bach. Nous y suivons trois récits qui se déroulent à des époques différentes et qui évoquent le destin unique de cette œuvre musicale, de sa création à aujourd’hui. Un roman qui s’adresse aux mélomanes tout autant qu’aux néophytes.

10. Nous qui n’étions rien, Madeleine Thien (2016)

Pendant la Révolution culturelle, deux familles unies par la musique et un mystérieux roman tissent des liens, se retrouvent séparées, se recroisent. Dans cette saga d’une profonde humanité, l’autrice dépeint la Chine des années 30 jusqu’aux années 2000, de la place Tian’anmen au désert de Gobi, mettant en scène l’oppression, la censure et la dictature qui ont marqué les esprits à jamais. À l’avant-plan : la musique, toujours. Mourante, survivante, témoin de tout, traversant les âges.

BONUS - Amours, délice et orgue : récits d’une vie plurielle, François Dompierre (2021)

Le compositeur François Dompierre, mis en lumière dans notre capsule culturelle, présente dans ce livre des récits de sa vie, depuis sa (ses!) passion pour la musique à ses années passées comme animateur à la radio. Il y dépeint avec verve son appétit de vivre, ses amours, ses doutes, ses angoisses et les rencontres qui ont jalonné sa route. Comme l’écrit Louise Forestier: « Dompierre, c’est l’art de vivre dans sa forme la plus élégante… et gourmande. »

 


Le numérique : Transformer une contrainte en opportunité

En mars 2020, quand la pandémie paralyse le Québec en entier, le milieu culturel est frappé de plein fouet. Salles fermées, ouvertures partielles, fermeture complète à nouveau : les arts vivants sont mis sur pause pour une durée indéterminée. Face à cette réalité, les concerts doivent se redéfinir et le numérique s’impose comme une alternative à la scène.

Comment l’Orchestre symphonique de Drummondville apprivoise-t-il ce nouveau médium? Le directeur artistique Julien Proulx s’ouvre sur le sujet, tandis que le vidéaste Simon Jolicoeur-Côté nous partage son point de vue sur la musique classique filmée depuis l’arrière de sa caméra.

Pleins feux sur l’OSD en mode numérique !

Développer de nouveaux outils

La contrainte de devoir se tourner vers le numérique pour rejoindre son public a forcé l’OSD à faire preuve de créativité et à développer de nouveaux outils. « Notre présence web filmée était plutôt limitée jusqu’ici », dit Julien Proulx. « On n’avait jamais vraiment investigué ça, que ce soit sur Youtube ou sur nos réseaux sociaux. C’est un peu une opportunité à saisir finalement, le fait qu’on soit obligé de s’y pencher maintenant. Je vois ça comme une année d’exploration, de “recherche et développement”. On en profite pour essayer des choses qu’on n’aurait pas eu le temps de faire normalement ! »

Au menu pour cette saison particulière : des capsules culturelles, des mini-concerts numériques gratuits et des concerts en webdiffusion.

Une offre à part entière plutôt qu’une solution de rechange

Pour Julien Proulx, il est clair que l’expérience du numérique ne doit pas venir seulement pallier l’absence des concerts en salle ou être présentée comme une offre par dépit. « Si on filme un produit qui a été pensé comme un concert, ça ne rend pas justice au concert et ce n’est pas aussi satisfaisant pour le public et les artistes. Ce qu’on recherche, c’est traiter la captation numérique comme un produit en soi, quelque chose de nouveau, avec une plus-value artistique par rapport à l’expérience en salle. De la même façon qu’on ne peut pas retrouver l’énergie d’un concert live quand on le filme, on veut développer un produit que les gens ne pourront jamais retrouver en salle. »

Impensable, donc, de simplement jouer comme avant en allumant des caméras. Une démarche de réflexion est entreprise afin de créer des produits uniques, pensés expressément pour l’écran. « Avec le télétravail, les gens restent devant leur ordinateur pendant des heures. On doit être assez convaincants pour qu’ils y restent encore plus longtemps pour nous regarder ! »

Mettre en valeur les lieux culturels de la région

Au départ, l’idée de sortir de la salle de spectacle s’impose. « Comme on ne peut pas nécessairement être tous sur scène en même temps, un de nos buts est d’occuper le territoire, d’aller visiter différents lieux importants de la ville de Drummondville, que ce soit d’anciennes industries, des églises, la nouvelle bibliothèque… De mettre en lumière, donc, toute la richesse des lieux emblématiques de notre région », explique Julien Proulx.

Différents regards dans la lentille

Que ce soit pour les capsules culturelles, les mini-concerts ou les concerts, l’OSD fait appel à différents vidéastes pour qu’ils posent leur regard singulier sur l’Orchestre et ses musiciens. « Avoir recours à différentes signatures artistiques enrichit notre démarche de création d’œuvres originales. On travaille de pair avec les réalisateurs, ce qui est tout nouveau pour nous. En musique classique, on est habitué à faire des disques, des captations live, mais tourner des capsules, par exemple, c’est un tout nouveau mode de production pour nous. Alors que c’est un médium utilisé depuis longtemps en pop — avec les vidéoclips par exemple —, c’est un peu de l’inconnu en classique. Il faut donc s’assurer de tous parler le même langage quand on travaille ensemble. »

Accompagner visuellement le spectateur dans son écoute

Le vidéaste Simon Jolicoeur, qui a entre autres réalisé le mini-concert Fanny Mendelssohn* et quelques capsules culturelles, cherche à transmettre un narratif de l’œuvre dans son travail. « Mon objectif est que les plans, le montage, le rythme des images concordent avec la pièce. Ce n’est pas toujours facile. Il faut surtout bien connaître l’œuvre avant de la filmer, l’écouter, étudier la partition pour être en mesure d’adapter le cadrage et les angles de vue. Ce travail doit être fait en amont puisqu’une fois les images tournées, on doit monter avec qui a été tourné! »

Le principal défi pour rendre intéressant un concert à l’audiovisuel est de créer un équilibre entre les plans rapprochés et les plans larges sans briser le rythme musical. « Il y a tellement de concerts qui sont filmés de façon triste… Je ne crois pas avoir de solution miracle, mais je pense que j’amène une touche personnelle à mes plans. Mon background en vidéo est loin de la musique (j’ai commencé avec des tournages extérieurs, sportifs et très intenses!), mais je suis aussi un tromboniste professionnel. Je comprends les enjeux d’un tournage en musique, le rôle d’un chef d’orchestre ou la respiration d’une section avant de jouer. Je pense que le mélange entre les deux milieux, le sport et la musique, me donne un regard différent », renchérit Simon Jolicoeur-Côté.

Les avantages du numérique

Filmer un concert, c’est donner la chance au spectateur d’être dans l’orchestre, et non assis dans une grande salle.

Qu’est-ce que le développement d’un produit numérique permet ? « Explorer l’aspect visuel de la performance », répond Julien Proulx. « Les caméras peuvent se promener, on peut avoir un regard différent sur les musiciens, leurs instruments, on peut voir des visages, des doigts en gros plan, le chef de l’avant - contrairement au concert où il fait toujours dos au public. Ça permet d’avoir des montages et des images plus dynamiques que lorsqu’on filme un concert comme une simple captation live. On propose un produit vivant, différent de ce qui se fait ailleurs. Transposer la musique dans d’autres lieux nous permet aussi d’explorer des ambiances totalement différentes de celles d’un concert régulier. »

Simon Jolicoeur-Côté abonde dans le même sens. « Ce que je cherche, c’est faire vivre au public l’émotion, la tension ou l’effort physique que les musiciens sentent et qui est difficilement transmissible en salle. J’aime les plans rapprochés pour ça. Filmer un concert, c’est donner la chance au spectateur d’être dans l’orchestre, et non assis dans une grande salle. Je crois que c’est cette proximité qui rend les tournages de musique classique intéressants. »

Un tournage est aussi le moment d’oser prendre des risques, comme essayer de nouveaux plans et tester des angles différents. Le pire qui peut arriver, c’est que les images soient coupées au montage !

Atteindre un nouveau public

Jusqu’à présent, les expériences numériques de l’OSD lui ont permis de réaliser que la webdiffusion touche un public différent de celui qui se présente en salle. Une belle occasion d’ouvrir les portes de la musique classique à ceux qui ne sont peut-être pas encore prêts à franchir le pas de s’acheter un billet pour assister à un concert ! « Ce qui est intéressant aussi, renchérit le directeur artistique, c’est qu’il y a tout un bassin de gens à l’extérieur de la région qui profite de notre diffusion sur le web. Que ce soit des membres des familles de nos musiciens, des gens qui ont entendu parler de nous et qui n’ont pas nécessairement l’occasion de se déplacer pour venir nous entendre à Drummondville, ces gens de l’extérieur ont maintenant accès à ce qu’on fait. C’est une façon de partager plus largement notre musique. »

Que restera-t-il après la pandémie?

Si les concerts filmés ne sont peut-être pas destinés à demeurer dans l’offre de l’OSD une fois la situation rétablie, les capsules et les mini-concerts, eux, pourraient bien se poursuivre. «Sous une certaine forme. Évidemment, ça engendre des coûts supplémentaires énormes, mais je pense que l’idée était justement de développer une esthétique, une expertise, des liens avec des collaborateurs qu’on aimerait bien garder près de nous. »

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* Présentateur du concert: Caisse Desjardins de Drummondville. Merci au Centre des arts populaires de Nicolet d’avoir rendu possible cette première aventure, ainsi qu’à Sogetel et à Traiteur Richard Côté.