
jeudi 02 octobre, 2025 19h30
Maison des arts Desjardins Drummondville175 Rue Ringuet, Drummondville
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Entre Orient et Occident
Programme
Symphonie n° 6 « Pathétique »
Double concerto: Le triomphe de Saraswati
On commence la saison tout en contraste en vous faisant voyager du romantisme exacerbé de Tchaïkovski, qui dépeint comme pas un les tourments et les joies de la vie, à un concerto pour percussions du compositeur québécois Andrew Paul Macdonald, qui plonge dans l’univers de la musique et de la mythologie indienne. Un parcours musical hors du commun entre deux continents !
Arrivez tôt !
Dès 18h30, nos Jeunes musiciens et musiciennes à l’avant-scène vous offrent un Prélude au concert d’une vingtaine de minutes composé d’œuvres variées dans l’Espace Desjardins. Par la suite, on vous propose une activité de découverte des instruments de percussion avec nos musiciens et musiciennes. Une occasion unique d’essayer d’en jouer et peut-être même, de faire naître une nouvelle passion!
Poursuivez l’expérience après le concert !
Restez avec nous après le concert pour en apprendre plus sur le tabla, cet instrument d’origine indienne, que vous viendrez tout juste de découvrir sur scène, en compagnie de nos solistes invités et du compositeur de l’œuvre.
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Symphonie n° 6 « Pathétique »
Le 17 octobre 1893, Tchaïkovski prend son petit-déjeuner avec, devant les yeux, la partition de sa nouvelle symphonie. Il lui cherche un titre… « Symphonie no 6 »? « Une Symphonie à programme »? Non, ce n’est pas adéquat… « Appelle-la ‘‘Tragique” », lui lance son frère au passage. Mais Tchaïkovski n’est pas convaincu. Son frère reparaît alors aussitôt : « Pathétique! »
La Symphonie pathétique est la dernière œuvre composée par Piotr Ilitch Tchaïkovski. Avec elle, il souhaitait exprimer tout ce pour quoi il avait vécu, tout ce qu’il avait à dire, afin qu’après il ne soit plus aussi terrible de mourir. Pour Tchaïkovski, c’était sans l’ombre d’un doute la meilleure chose qu’il avait jamais écrite.
Pourtant, lors de sa création, la Symphonie pathétique n’a pas l’effet escompté sur le public de Saint-Pétersbourg, qui l’accueille avec plus de perplexité que d’enthousiasme. C’est plutôt la deuxième interprétation de l’œuvre, trois semaines plus tard, qui constitue un réel triomphe. Sauf qu’entre temps, Tchaïkovski était mort, sans avoir pu savourer le succès de son chant du cygne.
Le premier mouvement de la Symphonie s’ouvre sur un thème lugubre, avant d’entamer un périple aux émotions changeantes; tantôt sentimental, tantôt absolument dramatique. Dans un développement tortueux, le tragique semble ne jamais vouloir cesser de grossir, culminant avec une descente des cuivres dans leur registre le plus sombre, après quoi l’auditeur peut enfin souffler. Le deuxième mouvement contraste avec une valse élégante, mais non dénuée de tensions, qui se distingue par une métrique peu commune en cinq temps. Quant au troisième mouvement, il est caractérisé par une course effrénée qui ne connaît de répit qu’avec la fin du mouvement. Enfin, très peu de symphonies se concluent par un mouvement lent. C’est pourtant le cas de la Symphonie pathétique, qui se termine avec un « Adagio lamentoso ». Avec ses thèmes poignants, ses airs de recueillement, ses expressions graves et le dénuement glacial de ses dernières mesures, certains y voient le présage d’une mort prochaine; une sorte de Requiem que Tchaïkovski se serait lui-même écrit.
© Gabriel Paquin-Buki
« Je puis t’affirmer en toute sincérité que je considère cette symphonie comme la meilleure de toutes les œuvres que j’ai écrites. En tous les cas, ce sera la plus sincère. Et je l’aime comme je n’ai jamais encore aimé aucune de mes partitions. »
Tchaïkovski, dans une lettre à son neveu
Andrew Paul MacDonald (né en 1958)
Double concerto: Le triomphe de Saraswati
Andrew Paul MacDonald est un guitariste, luthiste, chef d’orchestre et compositeur canadien originaire de Guelph, en Ontario. Ses œuvres – tantôt classiques, tantôt inspirées du jazz ou du blues – ont été jouées d’un bout à l’autre du pays ainsi qu’à l’international, et lui ont permis de mettre la main sur un prix JUNO en 1995. MacDonald a été professeur de composition durant 34 ans à l’Université Bishop de Sherbrooke.
« Mon plus récent concerto exige deux solistes qui jouent comme un seul. »
– Andrew Paul MacDonald
Le triomphe de Saraswati est le deuxième double concerto du catalogue de MacDonald, écrit en 2019 pour honorer la commande de Catherine Meunier et Shawn Mativetsky. Après un premier concerto à l’instrumentation plus usuelle – violon, piano et orchestre –, il propose ici quelque chose de beaucoup plus intrigant, avec comme instruments solistes, le marimba et le tabla. Voici de quelle façon le compositeur décrit son œuvre :
Inspiré du mythe de Saraswati, la déesse hindoue de la musique aux quatre bras, ce double concerto se déploie en un mouvement continu, articulé en sections contrastées. Rythmiquement palpitante et foisonnante de mélodies, l’œuvre évoque le conflit qui surgit lorsque les Gandharvas dérobèrent aux dieux les plantes de soma, productrices d’élixir, et la joie suscitée par leur restitution.
Le tabla est un instrument emblématique de la musique indienne, tant comme soliste que comme accompagnateur. Il est composé du dayan à droite, et du bayan à gauche. Gare à celui ou celle qui souhaiterait en apprendre les rouages avec nonchalance! Derrière ces deux tambours à l’allure modeste se cachent des rythmes particulièrement complexes et une technique acquise après de longues années de discipline irréprochable.
© Gabriel Paquin-Buki